Peu importe la place que vous occupez dans la hiérarchie d’une organisation, à titre de gestionnaire, vous serez appelé à orienter, décider, organiser, réaliser, évaluer et communiquer. Jusque-là, sans vouloir minimiser le rôle du gestionnaire, ça reste relativement simple, du moins, c’est du connu. Là où ce rôle se complexifie, c’est dans les relations humaines que les gestionnaires entretiendront avec leurs collaborateurs.
Ah les relations humaines, ce monde de complexité rempli de subtilités et en perpétuel changement!
Les tendances actuelles en ressources humaines amènent les organisations à développer une culture d’entreprise axée sur la coopération où l’humain est le centre d’intérêt se positionnant comme leur actif le plus précieux. Il devient ainsi primordial pour les gestionnaires d’adapter leur philosophie de gestion qui doit maintenant cadrer avec cette nouvelle réalité. Non seulement ils doivent toujours orienter, décider, organiser, réaliser, évaluer et communiquer, mais les employés s’attendent également à être accompagnés, écoutés, consultés et à pouvoir se développer et évoluer au sein de l’organisation.
Cette réalité, qui a vu le jour il y a déjà quelques années, met en lumière un besoin de proximité, de compréhension et d’ouverture entre les gestionnaires et leur équipe. Lorsque les gestionnaires adoptent cette approche plus empathique et coopérative cela favorise l’apparition naturelle de liens amicaux. Ce type de relation peut être très bénéfique pour l’organisation, mais, mal géré, pourrait également devenir dévastatrice.
Quels sont les avantages et les inconvénients des liens d’amitiés?
Développer un lien d’amitié avec son équipe aura pour effet d’accroître la performance collective de l’équipe et permettra une meilleure rétention des talents. Le gestionnaire qui saura se rapprocher de son équipe de sorte à développer des amitiés, arrivera à favoriser une communication ouverte et honnête entre les membres de son équipe. Cela permettra une meilleure compréhension entre eux et de diminuer les conflits. Il aura également plus de facilité à créer un climat de confiance au sein de son équipe et nous savons que des employés qui ont confiance en leur gestionnaire se sentiront valorisés donc, plus performant. Cette proximité entre les employés et le gestionnaire viendra finalement accroître la motivation des employés, qui seront plus enclins à travailler durs pour atteindre les objectifs organisationnels.
Malheureusement, il est facile de créer un déséquilibre lorsque l’amitié entre le gestionnaire et son équipe prend trop d’ampleur. Certains membres de l’équipe peuvent se sentir exclus ou désavantagés par rapport aux autres, surtout chez les nouveaux employés. De plus, l’amitié risque d’entraîner des biais inconscients et nuire à l’objectivité du gestionnaire, où ils favoriseraient certains employés en fonction de leurs amitiés et ainsi conduire à de l’injustice perçue. Ces biais inconscients et le manque d’objectivité rendront difficile la prise de décision, comme les mesures disciplinaires, l’évaluation des performances ou la résolution de conflits, et pourrait compromettre l’équité dans la prise de décisions.
Comment s’assurer de ne pas traverser la ligne?
Comme nous pouvons le constater, la ligne est mince entre les avantages et les inconvénients de tissés des liens d’amitié avec son équipe de travail. Toutefois, tel que mentionné en introduction, il est important pour le bien-être des organisations d’apprendre à gérer ces liens d’amitié qui se développeront malgré nous.
Tout d’abord, il est essentiel pour les gestionnaires de définir leurs limites professionnelles claires et les communiquer aux employés. À titre de gestionnaire, vous avez des obligations face à votre organisation. Les employés doivent comprendre qu’il s’agit de votre rôle principal au-delà de votre amitié. Ensuite, les gestionnaires doivent gérer leurs relations avec discernement afin de préserver la confidentialité au sein de leur équipe. Ils ne doivent en aucun cas se permettre de divulguer des informations personnelles ou confidentielles à d’autres membres de l’équipe. Naturellement, il est important d’éviter le favoritisme et les situations ambiguës. Pour le gestionnaire, il ne doit pas y avoir un employé plus important qu’un autre tant pour les activités sociales que dans la gestion du développement et des besoins. Les décisions liées à la gestion doivent être basées sur des critères objectifs qui sont les mêmes pour tout le monde. Les interactions en dehors du travail, comme les sorties sociales, peuvent être ambiguës. Il est préférable de les limiter ou d’être pleinement inclusif pour éviter de créer des situations délicates. Finalement, les gestionnaires doivent maintenir un équilibre entre l’empathie et la prise de décisions professionnelles. Ils doivent être présents pour offrir leur soutien tout en étant capables de faire la part des choses afin de prendre des mesures objectives lorsque nécessaire.
Les entreprises ont tout intérêt à accompagner leurs gestionnaires à développer des compétences en communication, en leadership et en gestion des relations. Si vous avez besoin d’accompagnement pour vos gestionnaires ou pour tous vos besoins en matière de ressources humaines, n’hésitez pas à me contacter!
